Version finale et plus complète - revisitée dans la nuit, incl l’intro. Ça manquait de sel. Merci de votre patience avec mon impatience <3
Note d’introduction: La lecture des cinq livres de la Torah est découpée en 54 sections, chacune étant appelée une parasha. Les juifves (qui vont à la synagogue) de par le monde, écoutent le même texte chanté, tous les Shabbat matin. Chaque année, il nous est demandé de relire la Torah, ‘comme pour la première fois’, que ce soit, chaque année, une redécouverte. Pour les plus gourmands d’entre nous, cette relecture est un peu comme un mille-feuille: chaque génération y ajoute sa couche d’interprétation, formant ainsi un délicieux ensemble complexe et riche d’histoires et d’individus. C’est sans fin, sans faim. Pour les plus ashkénazes d’entre nous - et plus largement, pour les plus névrosés d’entre nous - la Torah est une psychanalyse : un processus de réinterprétation de sa propre histoire, depuis la genèse jusqu’à sa terre promise, encore et encore et encore. Et ici aussi, chaque génération aurait son interprétation. Finalement, qu’on soit en psychanalyse ou en yeshiva, tout le monde s’accorde sur une même vérité: Alors Dieu dit. La Parole est Créatrice.
En hébreu, le mot employé pour dire « interpréter » et « exiger » est le même : לִדְרוֹשׁ lidrosh . Interpréter la Torah avec les libertés que je prends, c’est exiger et revendiquer une connexion intime avec celle-ci. Le texte, les rites et l’Histoire ne sont pas aussi figés qu’on nous l'a enseigné. C’est le propos de cette Newsletter.
Le texte qui suit couvre la 29ième parasha du cycle, respectivement lue à la Synagogue le samedi 04 mai 2024. Maintenant que le contexte est posé, allons-y.
La parasha A’harei Mot débute avec les mots suivants :
וַיְדַבֵּ֤ר יְהֹוָה֙ אֶל־מֹשֶׁ֔ה אַחֲרֵ֣י מ֔וֹת שְׁנֵ֖י בְּנֵ֣י אַהֲרֹ֑ן בְּקׇרְבָתָ֥ם לִפְנֵי־יְהֹוָ֖ה וַיָּמֻֽתוּ׃
Hachem parla à Moise, après la mort des deux fils d’Aaron qui s’étaient avancés devant le Seigneur et avaient péri.
(Lévitique 16:1, Parasha A’harei Mot)
Ce premier verset évoque un épisode très violent de l’Histoire raconté dans la parasha Chemini, lue il y’a trois semaines. Deux (des quatre) fils de Aaron, Nadav et Avihou, le jour même de l’inauguration très protocolaire et tant attendue du Temple, auraient allumé des encens non prescrits par la Divinité. Ils moururent sur le champ, brûlés vifs par une flamme qui soudainement, jaillit. Game of Thrones, here we go again.
C’est un chapitre amplement commenté par les sages et les commentateurs. Nadav et Avihou auraient péri pour avoir apporté un « feu étranger », aish zarah, qui n’avait pas été demandé par la Divinité. Et donc qui n’avait pas sa place dans cette cérémonie. Il y’a aussi la question de l’intention de l’acte : il ne suffit pas d’allumer deux encens, il ne suffit pas de réciter une prière, il ne suffit pas de faire les beaux gosses devant la galerie. Qu’est ce qu’il y a derrière le geste ? Où en est ton âme au moment de l’offrande ? Et je confesse que c’est l’explication du Keli Yaqar qui, une fois n’est pas coutume, m’a été la plus simple à visualiser, je cite: “Dans le Yalqout (Chemini 554), les avis divergent sur la nature de cette faute. La conclusion au nom de Rabbi Mani est qu’ils sont entrés après avoir consommé du vin, et du fait qu’ils se sont alors introduits dans le sanctuaire sans avoir lavé leurs mains et pieds. Certains affirment qu’il leur manquait un des habits sacerdotaux, à savoir la robe.” Faut imaginer, Nadav et Avihou rentrant de soirée complètement déchirés; ils avaient besoin d’exulter toute cette pression. Alors ils ont pris tout ce qu’ils ont pu trouver: un peu de C, un peu d’MD, beaucoup de K. Je les vois dans cette insatiable excès et soif de vie qui est le propres de ces trentenaires qui vivent la bohème jour comme s’il n’y avait pas de lendemain. Papillons de nuit. Torses nus, ils s’étaient mis à faire tourner leurs magnifiques encensoirs en métal forgé dans une espèce de danse extatique quasiment transcendantale. Les gens de l’assemblée avaient pris peur et bientôt couvrirent les yeux de leurs enfants, tant les déhanchements et les gémissements des deux frères étaient sauvages.
En bref, une simple lecture du texte (pshat) nous dirait que les fils de Aaron ont été punis. Ils ont été avalés par les flammes parce qu'ils ont pris une initiative orgueilleuse et donc insultante pour la Divinité (qui franchement … peut créer son propre feu). Une simple lecture nous dirait la chose suivante : Mieux vaut obéir. Mot pour mot, lettre par lettre aux ordonnances divines. Faites ce qu’on vous dit de faire et ne désobéissez surtout pas ! La Divinité apparait dans ce récit comme une gamine capricieuse qui s’en prend aux gens qui l’aiment car ils osent ne pas faire les choses exactement comme elle l'a voulu pour son grand jour. Une lecture simple nous dirait la chose suivante : N’agissez pas sous le coup de la passion. Ayez peur. Restez dans quelque chose de prévisible et de sécurisé.
La Chute d’Icare, Pieter Brueghel l’Ancien, 1595-1600, Musée des Beaux Arts de Bruxelles
Détails, La Chute d’Icare, Pieter Brueghel l’Ancien, 1595-1600, Musée des Beaux Arts de Bruxelles
Le commentaire hebdomadaire que j’ai préféré lire cette année est celui de la rabbine américaine contemporaine Jericho Vincent qui écrit : “Dans la Kabbale, l'histoire est inversée. Les mystiques disent que les fils de Aaron n'ont pas été tués parce qu'ils ont péché. C'est le contraire. Les mystiques disent que les fils ont offert leur passion la plus totale et que Dieu, comme récompense, les aurait consumé ! Le mystique du XVIIIe siècle Rabbi Chaim Ibn Attar dit que leur immolation divine était “la mort par baiser divin” - ce que d'autres pourraient appeler le nirvana ou la libération du samsara.” Les fils de Aaron auraient ainsi offert le témoignage de leur amour absolu pour la Vie, eux-mêmes, au Divin, et c’est précisément cet acte qui aurait sanctifié le grand jour d'ouverture du Temple. Le Sforno explique qu’une des raisons pour laquelle Aaron serait resté silencieux à l’annonce de leur mort, est parce qu’il fut réconforté dans l’idée que ses enfants avaient ainsi sanctifié le Nom de la Divinité : ils étaient morts pour la Vie, et donc inévitablement … par la Vie.
L’Histoire ne raconte pas un épisode familial qui s’était produit quelques jours auparavant dans la tente de Aaron et que je vous livre ici, dans la plus grande confidence. Après l’inauguration du Temple, Aaron deviendrait officiellement la personne principale pour gérer les affaires du peuple, Chief Financial and Operational Officer, Executive Vice Président of the People of Israel SA. Et il y avait beaucoup de biens à gérer au sortir d’Égypte. Il était maintenant question de plan de succession, d’héritage et de droits. Si Aaron saute, qui fait quoi ? Nadav et Avihou n’étaient pas mariés et n’avaient pas encore d’enfant. Ils avaient d’autres priorités pour le moment, à savoir jouir de leur liberté nouvellement acquise. Ils exploraient des parties d’eux-mêmes qui n’auraient jamais pu survenir lorsqu’ils étaient esclaves en Égypte où la seule loi était de survivre. Maintenant, ils voulaient vivre. Comprenant que sa place dans la famille était - de par son statut de bohème - formellement reléguée à un autre étage, Nadav, le regard défiant, la chemise ouverte, un verre à la main et la clope au bec avait épinglé son père en plein milieu du repas: « Nous ne ferons pas comme toi, Papa. Nous ne cherchons pas à gravir les échelons de la hiérarchie corporate du culte. On s’en bat les’c’ de votre petite comédie. On n’a qu’une vie, c’est maintenant, on veut la vivre à fond! Alors, regardez-nous bien, tous, bande de lâches, le jour de la grande inauguration, on va enfreindre toutes vos petites règles de pions et perdre notre vie, à votre jeu. Regardez-nous biens. On joue à autre chose nous, on n’a pas à gagner notre droit d’exister. On existe. Point final. Et on vous emmerde! »
Il avait vidé son verre d’une traite et était parti sans claquer la porte.
Et c’est ainsi que Nadav et Avihou avaient été récompensés par l'union divine. Ils sont morts, aspirés par ce feu, comme une grande embrassade, une grande embrasade de l’Eternelle.
Qui d’entre nous a déjà été le Nadav ou le Avihou de l’histoire ? Qui d’entre nous s’est déjà investi corps et âme dans un projet pour finalement le voir nous exploser à la gueule ? Qui a déjà pris un énorme risque avec une relation amoureuse, à travers un parcours spirituel ou dans une aventure créative (ou les trois en même temps ?) en donnant tout ce que vous aviez ? Telle est peut-être la leçon des fils d'Aaron : quand le moment est venu, jouons avec un feu étranger! Oui, on risque surement de se brûler, c’est intense pour le corps, mais dans cette brûlure, vous pourriez devenir quelqu’un que - même dans vos rêves les plus fous - vous n’auriez jamais pu imaginé devenir.
Amy Winehouse est morte à 28 ans. Isaac Louria à 38 ans. Ayrton Senna à 32 ans. Mozart à 35 ans. Mourir ayant donné tout ce qu’on avait à donner. Pour la postérité. Sans retenue. Sans peur. Sans retour. Y aller et tout donner une bonne fois pour toute.
Peut-être que c’était ça le geste de Nadav et Avihou.
La Radicalité.
Yves Klein, Peinture de feu sans titre, 1961
Alors, pour revenir à la première phrase de la parasha de cette semaine, Rachi questionne: pourquoi la phrase inclut, non pas une fois mais deux fois, la notion de mourir.
וַיְדַבֵּ֤ר יְהֹוָה֙ אֶל־מֹשֶׁ֔ה אַחֲרֵ֣י מ֔וֹת שְׁנֵ֖י בְּנֵ֣י אַהֲרֹ֑ן בְּקׇרְבָתָ֥ם לִפְנֵי־יְהֹוָ֖ה וַיָּמֻֽתוּ׃
Hachem parla à Moise, après la mort des deux fils d’Aaron qui s’étaient avancés devant le Seigneur et avaient péri.
(Lévitique 16:1, Parasha A’harei Mot)
Si on nous parle des « deux fils morts de Aaron » pourquoi avoir besoin d’insister que « ce sont les fils qui avaient péri » ? Rachi répond que la phrase qui suit justifie cette répétition. “Parle à Aaron, ton frère: qu’il ne vienne pas à tout moment dans le Sanctuaire, à l’intérieur du voile” peut-on lire (Lévitique 16 :2). Et je m’entends dans la cuisine avec ma nièce de 3 ans, Ella, lui dire de ne pas approcher ses mains trop près de la plaque de cuisson sans quoi elle risquerait de se brûler. La répétition est ici un avertissement. Si toi aussi tu entres dans mon sanctuaire quand ça te chante, laisse moi te rappeler ce qui peut t’arriver.
Et ça n’avait pas tilté jusqu’à une conversation avec ma cousine Johanna qui me fit replonger mon nez dans le texte. Je réalisai que la parasha de cette semaine, A’harei Mot contient aussi toutes les interdictions liées à l’inceste.
Interdiction de dévoiler la nudité de son père (18:7)
Interdiction de dévoiler la nudité de sa mère (18:7)
Interdiction de dévoiler la nudité de la femme de son père (18:8)
Interdiction de dévoiler la nudité de sa sœur (18:9)
Interdiction de dévoiler la nudité de la fille de son fils (18:10)
Interdiction de dévoiler la nudité de la fille de sa fille (18:10)
Interdiction de dévoiler la nudité de sa fille (18:10)
Interdiction de dévoiler la nudité de la fille de la femme de son père (18:11)
Interdiction de dévoiler la nudité de la sœur de son père (18:12)
Interdiction de dévoiler la nudité de la sœur de sa mère (18:13)
etc. etc. etc.
Étrange mélange de raisonnement a fortiori et de code moral, on se demande surtout pourquoi ça arrive là, dans le Texte ? Pourquoi ici et pourquoi maintenant ? C’est encore vos histoires de pureté, c’est ça ? De ce qui peut se mélanger et de ce qui ne peut pas ? Peut-être que les interdits de l’inceste sont des interdits très pragmatiques, régis principalement par des règles de biologie animalière: quel croisement peut fonctionner au niveau de l’ADN et lequel créera des maladies incurables ? Ou pour reprendre le commentaire du Ramban: “Sache que l'acte sexuel est une chose que la Tora condamne et exècre, sauf s'il est réalisé pour la pérennité de l'espèce humaine. Aussi, toute relation qui n'est pas destinée à donner le jour à une descendance est interdite. De même, celle qui fera naître un enfant maladif et déficient est proscrite par la Tora.”
Quand on sait que Sarah était la nièce d’Abraham, que Jacob a épousé deux sœurs et que Moise, Aaron et Myriam sont les enfants de Yokheved et de son neveu Amram … On peut bien rire de ce cadre, négocié tout au long de l’Histoire. Ce qu’ils ont omis de nous dire c’est que tous nos patriarches, nos prophètes et nos matriarches, étaient légèrement atteints de Trisomie 21. Consanguinité oblige.
Plus sérieusement, en relisant la parasha, à la suite d’une conversation avec ma cousine Johanna, j’ai réalisé qu’il n’était pas ici question de pureté, mais plutôt de limite.
Dans le cas des encens non prescrits des fils de Aaron comme dans les interdits liés à l’inceste, les deux scénarios sont des scénarios de limites qui ne peuvent être franchies. Les fils de Aaron périssent pour avoir pénétré le saint centre du Temple à l’intérieur du voile, sans y être autorisé ou convié. Dans le second cas, la Torah interdit certaines relations sexuelles. Ne pas pénétrer le lieu sacré sans y être invité. Ne pas utiliser la proximité familiale pour satisfaire ses besoins sexuels. Le consentement ou la mort.
D’ailleurs je trouvais ça une étonnante coïncidence que le mot employé pour décrire cet élan de feu est le verbe וַתֹּ֣אכַל qui partage la même racine que le verbe לאכול en hébreu, qui signifie “manger”. Les traductions foisonnent mais reviennent toujours à la même idée: Nadav et Avihou sont dévorés, consumés, avalés. Bouffés. Nadav et Avihou complètement absorbés par cette force de feu contre qui ils ne peuvent rien faire. Plus tard, dans le livre des Nombres (3:2), on apprend qu’aucun de ces jeunes hommes n’aura eu de descendance. Parfois, quand on a été intrusé ou que l’on a soit même intrusé, il est peut-être plus simple de ne pas avoir de descendance, d’éviter de répliquer l’inévitable porosité du lien sur un enfant. Casser le cycle. Dire non. Et on vous emmerde.
Je lis, trop tôt, des romans auxquels je ne comprends pas grand-chose, si ce n'est que l'amour fait mal. Pourquoi souhaite-t-on si précocement être dévoré ?
Le Consentement, Vanessa Spingora, 2020
Et j’entends la Divinité chanter à haute voix les paroles de la célèbre rappeuse américaine Kelis: Might trick me once- I won't let you trick me twice, no.
Désormais, même le pouvoir d’Aaron sera limité.
La petite mort, dansé par le Nederlands Dans Theater, 1996 - version de Mitsuko Uchida au piano
Tout ça, m’a fait penser à la chorégraphie La petite mort de Jiří Kylián sur le délicieux Andante du concerto pour piano et orchestre n°21 de Mozart. La « petite mort » est le nom poétique que l’on donnait jadis à l’orgasme sexuel. Ce moment d’oubli de soi qui s’apparente au coma car il est souvent accompagné d’une brève perte de conscience. C’est au moment de la jouissance - et donc au moment de la création potentielle d'une nouvelle vie - que les hommes et les femmes se sentent au plus proche de la mort.
À des années-lumière du voyeurisme ou de la vulgarité, Jiří Kylián met en scène un couple de danseurs qui s’enroulent, s’enlacent, s’embrassent, s’envolent, s’enflamment, se gorgent l’un de l’autre avec une ardeur foudroyante. Mais dans cette chorégraphie comme dans la vie, le désir n’est pas loin de la rage, l’amour proche du combat. La sexualité est le lieu de la rencontre entre l’humain et l’animal, semble dire Kylián, là où la jouissance peut côtoyer la souffrance.
La religion dans son ensemble se fonda sur le sacrifice. Mais seul un détour interminable a permis d’accéder à l’instant où, visiblement, les contraires paraissent liés, où l’horreur religieuse, donnée, nous le savions, dans le sacrifice, se lie à l’abîme de l’érotisme, aux derniers sanglots que seul l’érotisme illumine.
Georges Bataille, Les larmes d’Eros
Peut-être que c’est ça qu’ont vécu Nadav et Avihou, en ce huitième jour, pour la protocolaire et tant attendue inauguration du Temple ? Un grand beau dernier orgasme, enfin, s’envoyer en l’air … avec le Ciel. En tous cas, c’est tout ce que je leur souhaite. Mais ça c’est la version romantique des chose. Si je voulais aller plus loin dans mon propos, je vous parlerais aussi du sacrifice maternel, je vous parlerais du burn-out des entrepreneurs, je vous parlerais de ces choix de vie qui nous poussent à bout, bien que ce soit des choix d’amour. Et c’est peut-être pour ça ( et cette interprétation est mienne) que la notion de mort revient deux fois dans la phrase d’ouverture de notre parasha.
Il y’a mourir et mourir. Il y’a plaisir et souffrance. Il y’a dévotion et sacrifice. Ce sont des choses bien différentes mais qui peuvent émaner de la même source et mener au même résultat. La parasha A’harei Mot pose la question de comment faire pour ne pas se faire avaler par notre passion ? Comment faire pour que cet amour, cette dévotion, ne soit ni ravageur, ni destructeur, ni fusionnel à en mourir ?
Je crois qu’une partie de la réponse réside dans la limite.
La limite physique, psychique et psychologique entre soi et les autres. Afin que la petite mort ne devienne pas la grande mort.
Chavoua Tov.
Merci pour votre lecture 💖
J’espère que certains passages auront résonné en vous. N’hésitez pas à partager vos impressions et ressentis par email julia.cincinatis@gmail.com ou de partager cette lettre avec des amie.s susceptibles d’apprécier la démarche.
A tout vite.
« La limite physique, psychique et psychologique entre soi et les autres. Afin que la petite mort ne devienne pas la grande mort » … j’♥️